HABILLÉ
Le tuina traditionnel se pratique habillé.
La description technique de chaque geste est très précise, et l’application correcte des gestes détermine leurs effets qui sont répertoriés. Ils sont décrits strictement en fonction de leurs caractéristiques (s’ils sont linéaires, circulaires, s’ils frottent ou non, …).
Les gestes du Tuina ont été ainsi élaborés, étudiés et perfectionnés au fil du temps. Le fait qu’ils soient pratiqués habillé a déterminé leur application et leur classification.
Par exemple, le propre de Roufa (geste de pétrissage circulaire), c’est à dire, ce qui le caractérise, qui fait que c’est bien Roufa et non pas Mofa, est d’emmener le tissu cutané et musculaire SANS frotter. Il s’agit d’emmener de manière enveloppante. Un bon nombre de techniques en Tuina sont caractérisées par le fait d’emmener le tissu sans frotter, tel que Bofa, Lifa, Gunfa… Mettons de l’huile et le geste n’est plus le même.
A l’université, si vous présentez votre « Gunfa » en frottant la peau, il est tout simplement recalé, car cette technique doit rouler, osciller et malaxer sans frotter.
L’huile rendrait également les gestes de pression Anfa, Yafa (pression profonde) plus compliqués, (glissements du coude, …), surtout lorsqu’ils sont combinés à un geste qui emmène, tel que Roufa ou Lifa. (AnLifa par exemple).
Les pressions profondes sont le propre du Shiatsu (*massage habillé japonais), il se pratique également habillé.
Le Tuina a aussi bien entendu quelques gestes frottants (Tuifa (pousser), Cafa (frotter), Mofa (friction circulaire)). Techniquement, le simple « Tuifa » (pousser de manière linéaire), ne peut s’appliquer de la même manière (profondément) à peau nue, sans tirer la peau.
Une version hybride du Tuina, à l’huile, mélange de techniques à l’huile et d’inspiration Tuina, a été conçue à la base pour les spa/ bien-être pour répondre à une certaine demande. Cette version édulcorée, à orientation plus organoleptique, est souvent assez agréable, mal grès la confusion qu’elle a apportée sur la pratique du Tuina. En france on l’appelle aussi Tuina, mais en Chine c’est du « AnMo (massage) de bien-être ».
Évidement, nous aimons et encourageons tous les massages, tant qu’ils sont qualitatifs !
Il nous tient pourtant à coeur de faire vivre et de transmettre la version traditionnelle du Tuina, certes plus longue à apprendre, mais tellement riche, agréable et efficace !
A noter que toutefois, les onguents, ainsi que certaines huiles thérapeutiques sont utilisées lorsque les conditions se présentent, sur des zones restreintes, et l’application d’huile est utilisée dans la technique des ventouses déplacées « zǒuhuǒguàn ». Une crème est utilisée sur les pieds en reflexologie plantaire. Donc même en Tuina traditionnel, il arrive d’utiliser des applications externes, macérats huileux ou teintures (pour les trauma par exemple) en complément de séance.
ANMOBU
Le anmobu est un tissu fin en coton, posé sur la personne habillée.
Littéralement “Tissu de massage” (按摩 àn mó : terme courant signifiant masser / et 布 bù : tissu).
A quoi ça sert un Anmobu ?
- Hygiène pour tout le monde.
- Aspect pratique (les passages habit à peau-nue, type marcel ou short, sans parler des coutures, textiles synthétiques, bretelles, habits avec trames, décorations, …): pour unifier le geste et pour préserver la main.
- Améliore le ressenti. Contrairement à ce que l’on croit, en améliorant le confort de massage et l’adhérence des mouvements, les gestes peuvent se faire plus profonds sans forcer et plus précis sans déraper.
En somme, il améliore le confort et l’efficacité du massage.